Trail de Guerlédan
Ca chauffe sur la ligne de départ du 26km du trail de Guerlédan. En ce samedi après-midi 7 juin, nous sommes 900 à nous élancer, malgré la rumeur de la difficulté de ce trail. Je retrouve mon amie de maternelle qui va courir son 1er trail long.
Ca commence fort avec une longue montée sur route, pas très agréable. J'attends les chemins avec impatience!
On arrive près du lac de Guerlédan, ça bouchonne dans les parties très techniques. Ca nous fait des pauses. Il paraît que la fin va être très difficile, il faut en garder dans les jambes.
Très doux ce passage dans les herbes couchées (l'avantage de passer en queue de peloton!)
C'est vrai qu'il est beau ce lac! On court un moment sur des pontons de bois, c'est souple. J'aime beaucoup!
Les 12 premiers kilomètres défilent tranquillement, j'arrive au 1er ravito. Une ambiance de fou: des dizaines de spectateurs, ça applaudis, ça hurle dans des mégaphones. J'ai le sourire, c'est vraiment sympa. Mais je déchante vite: c'est la foule au ravito, la table est toute petite et pleine de déchets, les bénévoles sont débordés, trop de monde. Je me vide un verre d'eau sur la tête et je repars aussi sec, je ne me sens pas bien là. Comme j'ai tout ce qu'il faut dans mon camelback, aucune raison de trainer!
Malgré certaines bonnes montées, tout va bien. Ca roule! Je savoure les passages en forêt, les ardoissières.
Tout à coup je découvre Mr Triton assis sur un tronc d'arbre mangeant du fromage. Il a une crampe (pour la petite histoire il a passé les 3 jours précédents en voyage scolaire avec la classe de Titou où ils ne se sont déplacés qu'en vélo et où hélas ils n'ont pas eu assez à manger et à boire). Je ne suis donc pas étonnée qu'il souffre de crampes. Je l'attends un peu, il repars avec moi. D'où cette photo au-dessus du lac. C'est magnifique!
Les montées s'enchainent et se font plus difficiles à chaques fois. Je sens tous mes muscles des jambes qui tétanisent de plus en plus, je crains les crampes aussi. Au 2ème ravito, on prend le temps de s'arrêter, de manger, de prendre un cachet contre les crampes. On booste un collègue du club qui veut abandonner. C'est repartit et on nous a bien briefer sur cette dernière portion qui va nous faire souffrir.
Oui, on voit bien sur les photos qu'on souffre, mais au final nous n'avons pas trouvé les dernières montées plus difficiles que sur le reste du parcours. C'était des longues montées, mais pas très abrutes, à part une... Je me colle devant Mr Triton (je sais que ça le motive lol) et je tente de rien lâcher. Je me paie le luxe de doubler plusieurs gars qui vont s'accrocher à nous. Je me dis que je dois tenir et les emmener au bout. Ca me motive!
Pour l'anecdote, je rêvais depuis des mois de courir un trail sans boue. Rêve réalisé! Sauf dans la dernière portion de forêt, il y avait UNE flaque de boue avec quelques rodins pour la traverser. Sauf que ces rondins étaient mouillé et boueux. J'ai eu peur de glisser et j'ai décidé de mettre un pied dans la boue. Je ne pensais pas que c'était si profond! Je me suis enfoncé jusqu'à la cheville. La classe avec seulement une chaussure pleine de boue!
Voilà, nous entendons le speaker de l'arrivée, enfin! Les collègues du club nous encouragent. La délivrance! Et ce bonheur de passer la ligne ensemble avec Mr Triton!
On a bouclé nos 26km en 4H08. Encore un chrono tout pourri, mais il y a une centaine de personnes derrière nous et 130 abandons. Alors je suis quand même fière de notre course! Et quel beau moment d'émotion quand ma copine de maternelle est arrivée à son tour. C'est là qu'on comprend pourquoi on fait tout ça!