Je n'ai jamais osé raconter ici la naissance de Titouan de peur d'effrayer celles qui n'ont pas encore eu d'enfants.

Mais là j'ai envie de partager avec vous la naissance de Yuana. Notre rencontre fut le moment le plus merveilleux de ma vie. J'ai l'habitude de dire que le 25 mars 2004, avec la naissance de Titouan, fut à la fois le pire et le plus beau jour de ma vie. Là, le 25 avril 2006 ne fut que bonheur

Tout commence le 24 avril 2006: demain c’est le terme et rien laisse présager un accouchement imminent. Je met donc Titou sur mon dos en écharpe et je vais chercher de la tisane de sauge à la pharmacie. J’en bois toute la journée. Contrairement aux jours précédents je suis de bonne humeur.

Le 25, à 4H du mat je me réveil avec un bon mal de ventre, mais pas de contractions. Je commence à pleurer, j’en ai marre d’avoir mal au ventre comme ça pour rien. Je pleure une bonne heure puis je me rendors jusqu’à 8H. Au réveil, je sens que j’ai des contractions, elles ne sont pas du tout douloureuses, j’y fais à peine attention. Mais je me rend compte que je perds un peu de sang. J’appelle la mater, elle me dis que c’est sûrement le bouchon muqueux, que je peux passer si je veux. Moi j’ai vraiment pas envie d’y aller pour rien, mais Bat insiste. Ma mère me dit que ses 2 accouchements ont commencés par des pertes de sang, donc que je dois y aller. Je fais ma valise, et on y va!

En rentrant à l’hosto je dis à Yuana que je ne veux certainement pas ressortir avec elle dans mon bidon. Mais col est à 2cm, et toujours ces contractions que ne sens à peine et qui ne sont pas régulières du tout.

A 12H30 on est dehors et Yuana toujours dans mon ventre. On décide d’aller manger au resto de Laurent, le brownie est délicieux!!! Puis on part en ville histoire de marcher.

17H, on va voir Titou chez Mamy. Je commence à regarder si les contractions sont régulières: toutes les 7min. Vers 17H30, elles passent toutes les 4min. Et je commence vraiment à bien les sentir. On hésite entre rentrer à la maison ou aller à l’hosto. Mais Bat préfère qu’on repasse à l’hôpital pour être sûr.

18H30 j’arrive à l’hôpital, je sens bien les contractions maintenant, ça commence à faire mal. Mon col est à 3cm, et sur le monito les contractions sont bien régulières et bien fortes. Je reste! Je suis en salle de travail, car je ne veux pas de péri. Une sage-femme me pose une voie d’accès, c’est le moment que je redoutais le plus de tout l’accouchement. Je pense aux cours de sophro et j’arrive à rester zen. Mais là elle me dit que ma veine n’a pas supporté la piqûre et qu’il faut recommencer. Ca y est, je stresse! Une fois la voie d’accès posée, je quitte le monito et je commence à marcher dans les couloirs. J’essaye de m’asseoir sur le ballon, mais c’est encore debout que me sens le mieux. Au bout d’un moment les contractions deviennent très rapprochées et très douloureuses, je commence à avoir du mal à gérer. Je commence à parler de péri à Bat qui me dit que j’ai le droit de la prendre, mais moi j‘ai peur que ma nénette souffre comme Titou a souffert à sa naissance. Je suis toujours debout à marcher mais à chaque contractions je me jette dans les bras de Bat qui m’aide beaucoup. D’un coup je perds les eaux, quelle sensation bizarre! Bat sonne et me déshabille. J’ai l’impression que les contractions s’enchaînent sans me laisser de répits et je sens que ça pousse. 2 sages-femmes arrivent, il y a eu le changement de service. L’une d’elle me dit « c’est vous qui ne voulez pas de péri », je lui répond que j’ai changé d’avis. Elle m’examine et me dit que c’est trop tard, que ma fille arrive. Je commence à pleurer en répétant, « ma fille arrive, ma fille arrive ». Pendant ce temps, Bat me déshabille entièrement et me passe la chemise de l’hosto. On m’envoie en courant dans la salle d’accouchement, les sages-femmes installent tout et s’habillent en 4^ème vitesse. Je m’affale sur la table d’accouchement, sur le côté et je commence à pousser, je ne peux m’en empêcher malgré les « ne poussez pas » des sages-femmes. Une sage-femme essaye de mettre un capteur de monito pour voir le cœur, mais elle n’y arrive pas. Je hurle, ça fait tellement mal! Bat me tient la main, je tente de la mordre, mais il m’en empêche. Je sens mon coccyx qui se déboîte et je hurle de plus belle. Je pousse n’importe comment, et j’entend Bat qui me dit « regardes-là! ». Je vois ma nénette entre mes jambes, je l’attrape et je la colle contre moi. Je la sens, je la touche, je la regarde. Elle me regarde avec ses grands yeux et ne pleure même pas. Elle est si belle. Je la glisse dans ma chemise, contre ma peau. Et nous l’admirons tous les 2. Il est 20H33. Bat coupe le cordon. Une des sages-femmes nous demande si on a regardé si c’est bien une fille. Je touche, pas de zizi! Nous avons bien notre princesse! Je repasse sur le dos pour expulser le placenta. L’autre sage-femme prend Yuana pour les soins et la peser, elle me demande si je veux qu’on l’aspire et qu’elle ai des gouttes dans les yeux. Comme ce n’est pas nécessaire, je dis non. Elle me la redonne donc au bout de quelques secondes. Yuana pèse 3Kg300.

De mon côté le placenta à du mal à sortir. La sage-femme m’appuie sur le ventre, ça me fait super mal. Je n’arrive même pas à pousser correctement, je ne sais plus comment faire. On y arrive finalement, mais je perds beaucoup de sang, donc on pose une perf d’ocytocine.

Puis les sages-femmes nous laisse. Yuana est contre moi et commence à téter. On prend des photos, on pleure, on rit, on l’admire.

Yuana je t'aime

25 avril 2006

Partager cet article